55^e Gstaad Menuhin Festival 2011

Le feu est source de chaleur, de lumière et d'énergie. Il est aussi la métaphore d'un tempéramentextrême. L'art et la musique en particulier ne sauraient voir le jour sans pareil embrasement. D'un autre côté, le tempérament d'une oeuvre peut constituer une sorte d'exutoire pour beaucoup d'émotions – des émotions transmises ensuite par la musique à des gens qui n'ont pas le moyen d'y accéder autrement. Le Festival 2011 sera baigné de telles musiques dont le feu, la chaleur et les tempéraments sont à la source de l'inspiration. 
Ce sera le cas dès l'ouverture avec les pianistes Katia et Marielle Labèque qui débarquent avec dans leurs bagages une version fascinante pour 2 pianos et 3 percussions du célèbre «Boléro» de Maurice Ravel, agrémenté d'oeuvres de leur Pays basque natal (15 juillet). La Musique pour les feux d'artifices royaux de Haendel a été composé pour une croisière royale sur la Tamise durant laquelle le compositeur souhaitait impressionner le roi George Ier, ce qu'il est assurément parvenu à faire (21 août). Le feu peut également receler une dimension magique et mystérieuse, ainsi que le démontre «L'Oiseau de feu» d'Igor Stravinski composé au début du 20e siècle (Gstaad Festival Orchestra, Kristjan Järvi, 13 août). 
Le «tempérament» est l'un des traits de caractère principaux de la star de la percussion Martin Grubinger: repoussant systématiquement les limites, il ne laissera aucun auditeur indifférent lors de sa prestation aux côtés de Kristjan Järvi et du Gstaad Festival Orchestra. Capable de remplir des stades entiers en Allemagne et en Autriche, il était grand temps qu'il fasse ses débuts à Gstaad. Beaucoup de programmes de musique de chambre ont été conçus en exclusivité pour le Menuhin Festival 2011: ainsi les «Quatuors du Soleil» de Haydn par le Quatuor Mosaïques, le programme baroque de la star de la flûte à bec Dorothee Oberlinger autour du très joli thème «Sole e Luna», le «Tempérament de feu» de Sebastian Knauer ou encore les deux concerts de la série «Today's Musc» début août placés sous le signe de l'«early fusion», qui proposent d'un côté la rencontre entre des madrigaux médiévaux et du tango argentin («Buenos Aires Madrigal») et de l'autre des improvisations baroques sur des éléments rock. 
Le programme du Wiener Johann Strauss Orchestrer a également été habillé aux couleurs du feu, montrant au passage que le «roi de la valse» et de ses pairs du 19^e siècle pouvaient eux aussi être sensibles aux forces incandescentes (26 août). Saviez-vous qu'il existe une valse des «torrents de lave» et une valse du «feu sauvage»? 
Nos cycles de concerts «Menuhin's Heritage» et «Les Matinées des Jeunes Etoiles» offrent unpodium unique à de jeunes musiciens au seuil de la carrière et aux auditeur l'opportunité de faire la connaissance des stars de demain. Vous souvenez-vous du premier concert chez nous de Khatia Buniatishvili? C'était il y a cinq ans déjà: elle est aujourd'hui acclamée aux quatre coins de la planète. 
Pour compléter cette offre, nous sommes heureux d'accueillir deux soirs de suite des jeunes talents soutenus et accompagnés par la grande clarinettiste Sabine Meyer (25-26 juillet). Nous n'oublions pas les étoiles suisses que nous présentons au sein de la série «Top of Switzerland». Cela nous tient particulièrement à cœur de les avoir parmi nous. 
Enfin, last but not least, nous nous réjouissons de pouvoir compter sur la venue pour la troisième année consécutive du professeur de chant Silvana Bazzoni Bartoli et de sa célèbre fille Ceclia Bartoli à l'enseigne de la «Gstaad Vocal Academy» (26-28 août). 
Soyez les bienvenus au Menuhin Festival Gstaad 2011 et laissez-vous envoûter par la séduction brûlante de ces différents programmes. Peu de manifestations rivalisent avec tant d'intensité, de magie et de beauté. 

Avec mes vœux de feu 
Christoph Müller, intendant