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18 juillet — 6 septembre 2025

Cycle « Changement III » 2023 — 2025

air

L'air permet de respirer à la fois des parfums agréables et des odeurs bestiales, de percevoir la fraîcheur comme le chaud, de sentir les nuances du vent, de la douce brise d'un soir de juillet au vent tempétueux d'un orage d'été. L'air a du caractère, il est tantôt caressant, tantôt violent, voire brutal. L'air nourrit toute forme d'existence. Sans air, pas de vie. Et pas de musique non plus! Il est l'élément qui permet la transmission des ondes sonores des instruments et des voix aux oreilles de l'auditeur. Les instruments à vent ne sonnent que grâce à l'air, l'art du musicien consistant à doser le souffle de manière à ce qu'il en naisse de la musique et pas du bruit.
Coups de vent et tempêtes ont en tout temps inspiré les compositeurs, séduits par les mille et une manières de les traduire en musique. Il y a bien sûr Vivaldi et ses «Quattro Stagioni» avec leur incomparable orage d'été, mais aussi Astor Piazzolla et ses «Stagioni» argentines, enfants du 20e siècle et de l'autre hémisphère. Respighi a mis en vibrations les «Pini di Roma» et Beethoven déchaîné la «Tempête» dans une Sonate – une œuvre qui selon Goethe ne peut s'apprécier à sa juste valeur que si l'on a connaissance de la pièce éponyme de Shakespeare. Et bien sûr les baroques, qui sont nombreux à s'être irrésistiblement sentis appelés par les phénomènes naturels: Matthew Locke avec sa «Tempest», Rebel avec ses «Eléments», Vivaldi et ses «Quatre Saisons» mais également son concerto pour violon «Tempesta di Mare»… Bach a donné le nom d'«air» à quelques-unes des plus belles pages de ses Suites, faisant référence non à un mouvement de danse mais à une forme de mélodie paisible et plutôt lente – une Aria. Le thème de notre Festival – «Air» – balance entre rêve et réalité, entre ciel et terre, entre les «Planètes» que Gustav Holst a si magistralement dessinées: c'est le quatrième de notre cycle dédié aux éléments et il se décline à l'infini. 
Aujourd'hui célébrée dans le monde entier, la violoniste Julia Fischer entretient une relation privilégiée avec la région: dès l'âge de 6 ans et jusqu'au début de sa carrière internationale, on a pu l'entendre chaque année à la Lenk dans l'Obersimmental avec sa professeur Ana Chumachenko lors de l'académie d'été mise sur pied par le Prof. Kurt Pahlen. Elle renoue enfin avec une présence intensive sur les hauteurs de l'Oberland bernois grâce à trois concerts en l'Eglise de Saanen où elle se présente à la fois comme soliste et comme musicienne de chambre aux côtés d'artistes choisis par ses soins. András Schiff lie son récital du 25 juillet 2012 à un cours de maître: le Menuhin Festival élargit ainsi son offre pédagogique inaugurée il y a quatre ans avec la création de sa Vocal Academy en collaboration avec Silvana Bazzoni-Bartoli et Cecilia Bartoli. À propos de Bartoli: cette dernière lancera à Saanen le 7 septembre 2012 une tournée en compagnie du kammerorchesterbasel qui la conduira ensuite dans 20 centres musicaux européens; le programme sera préalablement travaillé dans la région. 2012 verra le retour après une pause d'une année du London Symphony Orchestra avec dans ses bagages deux grandes fresques symphoniques: la «Symphonie fantastique» d'Hector Berlioz et la 1re Symphonie dite «Titan» de Gustav Mahler. Chef invité principal de la phalange britannique, Michael Tilson Thomas dirige les deux concerts qui verront également les prestations en soliste du pianiste Emanuel Ax. Maestro David Zinman nous fait l'honneur de conduire le Gstaad Festival Orchestra dans la 9e Symphonie dite «du Nouveau Monde» de Dvorak. Les succès de l'orchestre «maison» dans l'Europe entière ne sont pas restés sans écho: l'année prochaine verra le GFO hôte à nouveau de différentes villes sous la baguette de Kristjan Järvi, parmi lesquelles Munich, Vaduz, Merano et La Chaise-Dieu en France. Autre événement phare: l'interprétation des «Carmina Burana» de Carl Orff avec le concours du Chœur de la MDR de Leipzig, qui marquera la première rencontre du chef estonien avec «ses» troupes de la MDR dont il a été nommé Generalmusikdirektor dès la saison 2012/2013. Encore une première à Gstaad! 
Top of Switzerland dans tous les sens du terme: enfant du pays, chef à succès et aujourd'hui Generalmusikdirektor à Meiningen, Philippe Bach a concocté un gala d'opéra spécialement pour le Festival avec le concours de la star alémanique Noëmi Nadelmann et de l'Orchestre symphonique de Bâle. Une production suisse d'envergure internationale. Début septembre, une semaine entière fait la fête à «Tout le Monde du Violon» dans l'esprit du père fondateur Lord Menuhin. La célébration de cet instrument comme passerelle entre les cultures revêt une signification toute particulière dans ce programme 2012. Les «Sinti-und Roma-Philharmoniker» rassemblent des musiciens aux racines sinti et rom issus de nombreux orchestres symphoniques européens de premier plan; la rencontre sous la Tente du Festival d'ensembles de Hongrie, de Roumaine, de groupes de danseurs et de chœurs d'enfants dirigés par Ida Kelarova, augure de son côté des moments d'harmonie et de grande intensité. Nous nous réjouissons également du retour de Nigel Kennedydans un programme «acoustique» (c'est-à-dire non amplifié), des deux soirées de la violoniste Patricia Kopatchinskaja – la première aux côtés de Fazil Say, la seconde en trio avec Khatia Buniatishvili et Sol Gabetta – ainsi que de la venue des célèbres Los Romeros, des King's Singers, de la Camerata Salzburg et de beaucoup d'autres. Faire le voyage du Menuhin Festival en 2012, c'est aller à la rencontre au fil d'une cinquantaine de concerts de plus de 500 musiciens issus des quatre coins de la planète et d'univers différents, dans des lieux de concert tous plus fascinants les uns que les autres. 
Le climat est l'un des joyaux du Saanenland, choyé tant par les habitants de la région que par ses hôtes: grâce à un air pur qui contraste surtout durant les mois chauds avec celui des grandes villes, il est porteur de santé et d'inspiration. La musique plane chaque été depuis 55 ans dans cet air de montagne: il était temps que nous rendions hommage à cet élément essentiel!

Avec mes salutations musicales, 
Christoph Müller, Intendant