Histoire du Gstaad Menuhin Festival & Academy
Gstaad mon amour
Yehudi Menuhin et sa famille arrivent à Gstaad en 1957 déjà. Il fonde la même année le Gstaad Menuhin Festival. La force originelle de la nature et des montagnes le fascine et l'inspire. Mais le décor alpin grandiose du Saanenland n’est pas seul à l’impressionner: il est sensible aussi à la richesse de ce terrain de rencontre entre la sensibilité latine de la Suisse romande et la culture germanique, à la proximité du sud et de «l'italianità». Comme Gstaad et ses environs offrent un cadre idéal pour une éducation internationale de ses enfants (l'institut «Le Rosey» et l'International Kennedy School sont des institutions mondialement réputées), Menuhin et sa famille s'y installent. Lors de ses promenades en montagne avec ses enfants, le citadin découvre un univers insoupçonné: celui d’une population autochtone dont la vie gravite autour de la nature et dont le folklore et la musique marqueront à leur manière son inspiration.
Tradition et de l'innovation
Le Gstaad Menuhin Festival & Academy aujourd'hui: le mariage de la tradition et de l'innovation
Christoph Müller repositionne le Gstaad Menuhin Festival & Academy dès son arrivée en 2002 dans l'esprit du père fondateur Yehudi Menuhin, en poursuivant son grand œuvre et stabilisant les éléments forts de son empreinte artistique, mais en développant également de nouveaux projets porteurs pour l'avenir.
La Fête de la musique de chambre de Gstaad est construite autour de grandes personnalités (Joshua Bell, Sabine Meyer, Alfred Brendel, Andras Schiff, Hélène Grimaud), qui apportent dans leurs bagages leur joie de «faire de la musique entre amis dans une atmosphère détendue» (l’expression est de Yehudi Menuhin).
Les concerts symphoniques sous la Tente du Festival de Gstaad donnent une touche d’éclat à la manifestation, entre autres grâce à des partenariats étroits avec des phalanges comme le London Symphony Orchestra. Selon le modèle de Yehudi Menuhin, la série «Today’s Music» favorise la rencontre des styles et des cultures avec à la clé des expériences toujours étonnantes. Elle s’est faite un nom depuis 2002 grâce à des artistes comme Bobby McFerrin, Nigel Kennedy ou la légende suisse du jazz George Gruntz. La tradition d’un projet centré sur les enfants a également été établie: depuis plusieurs années maintenant, des œuvres sont travaillées dans les classes du Saanenland et représentées dans le cadre du Festival avec la participation de 30 à 50 élèves de la région. On se souvient notamment des interprétations mémorables de Pollicino de Hans-Werner Henze, Brundibar de Hans Krasa ou du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns.
Les musiciens et musiciennes amateurs ne sont pas en reste: une plateforme baptisée «Gstaad Festival Amateur Orchestra» a été mise sur pied spécialement pour eux. L'édition 2008 présente la première semaine d'orchestre pour amateurs, durant laquelle les participant·e·s travaillent sous la conduite de chefs d'attaque d'orchestres professionnels et présentent les œuvres étudiées en concert. En 2009, cette offre a été élargie aux jeunes musiciens et musiciennes avec la mise sur pied d’une semaine qui leur est spécialement dédiée. Elle a réuni quelque 60 à 70 instrumentistes. Au total, ce sont près de 130 musiciens et musiciennes qui chaque année profitent de cette plateforme – qui ne se limite d’ailleurs pas au seul travail d’orchestre: ils assistent également aux concerts, sont invité·e·s dans les coulisses, profitent de la région… Bref, ils prennent une part active au Festival.
Une idée spontanée devient tradition
L'origine du Gstaad Menuhin Festival & Academy remonte à 1956. Paul Valentin, directeur de l'Office de tourisme, approche Yehudi Menuhin pour l'aider à enrichir la saison d'été de quelques concerts. Menuhin est immédiatement partant. Les premières notes de musique résonnent l'année suivante déjà dans la Mauritius-Kirche de Saanen. Du 4 au 6 août 1957, quatre musiciens aujourd'hui entrés dans la légende se présentent du la scène à l'enseigne de «deux concerts exclusifs»: Maurice Gendron au violoncelle, Benjamin Britten au piano et au clavecin, le ténor Peter Pears et naturellement Yehudi Menuhin. Les concerts d'été au Saanenland prennent le nom de «Yehudi-Menuhin-Musiksommer». De deux, le nombre de concerts passe à neuf, avec une prédilection pour la musique de chambre et les concerts avec orchestre de chambre (l'Orchestre de Chambre de Zurich et Edmond de Stoutz sont de la partie dès 1958). La Festival est depuis le début imprégné de la relation et de l'interaction intensive qui lient Menuhin et l'Oberland bernois – une véritable idylle! La famille (ses sœurs Hephzibah et Yaltah, son fils Jeremy…) et les amis (Ernst et Lory Wallfisch, Louis Kentner, Peter Lukas Graf…) de Yehudi Menuhin façonnent des soirées de musique de chambre inoubliables en l'Eglise de Saanen: faire de la musique entre amis devient l'idée forte du Festival.
Le Festival grandit
La structure du festival devient toujours plus complexe. En 1976, un nouveau comité d'organisation est constitué pour venir à bout, en particulier, des tâches administratives. L'année suivante, avec la fondation de l'International Menuhin Music Academy (IMMA) et «The Yehudi Menuhin School» à Londres, Menuhin pose un jalon dans la promotion de jeunes musiciens et musiciennes d'élite. Le premier directeur de l'IMMA est Alberto Lysy (qui passe la main en 2007 à Jeremy Menuhin). L'orchestre de l'académie, la Camerata Lysy Gstaad (depuis 2009: Camerata Menuhin), devient l'un les piliers du festival. La manifestation compte entre temps 18 concerts. Dans son activité artistique,
Menuhin souligne encore plus intensément la symbiose entre art et nature. Un concert donné en l'honneur du 100e anniversaire d'Ernest Bloch, un hommage à Benjamin Britten (à l'occasion duquel est joué son 3e Quatuor à cordes) ou encore un concert commémorant le quarantième retour de Béla Bartók à Gstaad, sont autant de temps forts.
Des concerts symphoniques dès 1989
Avec la reprise d'Alpengala AG et surtout l'entrée en scène de la Tente à la fin des années huitante, le Menuhin Festival permet la mise sur pied des premiers concerts symphoniques dans le Saanenland; d'un festival de musique de chambre, il se hisse aux avant-postes des festivals de Suisse. Yehudi Menuhin a ainsi la possibilité d'exercer également dans sa patrie d'élection ses talents de chef d'orchestre – qui prennent une place de plus en plus importante dans sa carrière. La première Tente du Festival sera remplacée en 1999 par un ouvrage spécialement conçu pour la manifestation, sur la base des connaissances techniques et acoustiques les plus récentes.
1996: anniversaire et crise
Agé de 80 ans et après 40 années d'activités à Gstaad, Yehudi Menuhin décide en 1996 de transmettre les rênes du Festival à des mains plus jeunes. Connu pour ses compétences dans les registres tant classique que contemporain, le violoniste letton Gidon Kremer est choisi pour donner une nouvelle impulsion artistique au festival alpin en direction du 21e siècle.Mais il s'avère rapidement que la mayonnaise ne prend pas tant au sein du public que des partenaires: les objectifs fixés par le nouveau directeur dissonent avec les fondamentaux consolidés pendant quatre décennies par Yehudi Menuhin.
Une ère post-Menuhin mouvementée
Après le départ de Gidon Kremer, la direction artistique du festival est assurée par Peter Keller, puis par une ancienne collaboratrice de Yehudi Menuhin, la musicologue Eleanor Hope. C'est elle qui perpétue l'héritage du maître décédé en 1999, dans un programme varié en interaction permanente avec l'environnement montagneux du Saanenland. Les concerts de Gstaad et environs, portés par des personnalités de renommée internationale, mettent l'accent sur la musique de chambre classique et contemporaine (dans les églises de la région pour la plupart) et sur les œuvres symphoniques (dans la Tente du Festival). Eleanor Hope parvient à faire revenir à Gstaad la grande famille festivalière constituée par Yehudi Menuhin (public fidèle, solistes, ensembles, chefs et orchestres) et ainsi à stabiliser la manifestation. En 2002, le Conseil de fondation prend une décision courageuse et qui va s'avérer des plus justes pour l'avenir: dorénavant, le Festival ne devra plus être dirigé par un solistes mondialement connu mais par un manager culturel, capable de développer artistiquement la manifestation sans pour autant négliger les composantes économiques et régionales. En s'assurant les services du jeune musicien et manager bâlois Christoph Müller, les responsables du Festival mettent dans le mille. Son succès à la tête de l'Orchestre de Chambre de Bâle, son ouverture d'esprit et sa curiosité, de même que le fait qu'il arrive à Gstaad l'esprit libre, sans a priori, parlent en sa faveur.
Les grands axes de la programmation
Musique de Chambre: C'est le coeur – l'essence – du Gstaad Menuhin Festival: des concerts de haut vol dans l'univers architectural et acoustique d'exception des églises du Saanenland.
Orchestral / Opera / Chœur: Des orchestres de top niveau en formation symphonique se produisent dans l'atmosphère festive de la Tentedu Festival de Gstaad.
Today's Music: Des concerts hors des sentiers battus, qui bousculent les habitudes musicaleset la façon même d'aborder la scène. Sans frontières.
Musikextra: Des concerts dans des lieux inhabituels: plein air, granges, chalets d'alpage…
L'Heure Bleue - Concert for All: Les étudiant·e·s de la Gstaad Academy se présentent au public. Le concert débute toujours à 17h30 et dure une heure. Entre rencontre et découverte. Le fait d'ajouter la mention «Concert for all» permet de souligner que cette offre se destine à un large éventail de public – jeune comme âgé·e, novice comme expérimenté·e – et pas aux seuls habitué·e·s. Le format des concerts est particulièrement adapté aux familles, car il permet aux gens d'entrée et sortir durant la représentation. Tous les concerts de la série «L’Heure Bleue – Concert for all» sont gratuits, avec collecte à la sortie.
Menuhin's Heritage Artits: Le Festival décerne à de jeunes artistes triés sur le volet le titre de «Menuhin's Heritage Artist». Cela signifie pour eux une invitation au Festival durant 5 années et l'opportunité dese présenter au public sous différentes formes.
Matinée des Jeunes Étoiles: Une heure de découverte: tous les samedis à la Chapelle de Gstaad, la rencontre avec de jeunes lauréats de concours internationaux qui se présentent pour la première fois au public du Festival.
Discovery: Offre variée pour enfants et jeunes.
Gstaad Academy: Cours de maîtres quotidiens et publics. De grands artistes enseignent à de jeunes talents prometteurs. Ouvert aux auditeurs curieux.
Gstaad Conducting Academy: Cours de maître publics pour étudiant·e·s dirgents avec Prof. Jaap van Zweden et Johannes Schlaefli.
Gstaad String Academy: Cours de maître publics pour étudiant·e·s de Rainer Schmidt (Violon), Ettore Causa (Viola), Ivan Monighetti (Violoncelle)
Gstaad Vocal Academy: Cours de maître publics pour étudiant·e·s chanteurs avec Prof. Silvana Bazzoni Bartoli.
Gstaad Piano Academy: Cours de maître publics pour étudiant·e·s pianistes avec Sir András Schiff
Gstaad Festival Youth Orchestra: Semaines d'orchestre pour jeunes.
Gstaad Festival Amateur Orchestra: Semaines d'orchestre pour amateurs.
Gstaad Festival Orchestra: Orchestre symphonique créé par le Gstaad Menuhin Festival & Academy avec pour objectif de développer et réaliser des projets innovants et de haut niveau. Après la première à Gstaad, l'Orchestre prend la route des grands festivals et séries de concert internationales et se fait l'ambassadeur de la manifestation et de toute la région de Gstaad. Son chef: Jaap van Zweden (principal conductor).